Attentif à l’aspect matériel de ses textes, Roud fait ses armes en tant que secrétaire d’Aujourd’hui, sous l’égide de Ramuz. Son éditeur Mermod le sollicite pour des traductions et des anthologies. Avec la reconnaissance arrivent les commandes. Roud devient vraiment éditeur à la Guilde du livre. Auteur reconnu, il apporte à la maison sa légitimité, siège au comité littéraire, contribue au Bulletin par le texte et l’image. Par ailleurs, il traduit, adapte, révise, met au point des volumes. Son statut est ambivalent : il jouit d’une pleine reconnaissance mais accomplit un travail de « petite main ». C’est un collaborateur idéal : ses talents d’écrivain, de critique, de traducteur, de photographe sont mobilisés. Lui qui n’a pas d’autre salaire régulier en retire des gains non négligeables, la Guilde s’apparentant à un employeur. Mais en 1966, le comité littéraire est dissous, et Roud est congédié sans ménagement après trente ans de bons et loyaux services.

Le jury du prix de la Guilde du livre 1943. Devant : Edmond Jaloux, Henry-Louis Mermod, Paul Budry. Derrière : Albert Mermoud, C. F. Ramuz, Gustave Roud. Photographie Gérard Tornow, Lausanne (Fonds de la Guilde du livre, BCU/Lausanne)