L’abondante correspondance de Gustave Roud, en partie publiée, rend compte de la fonction tutélaire du poète dans les lettres romandes entre les années 1930 et 1970. Qu’ils soient nés d’engagements professionnels (au sein du comité de lecture de la Guilde du Livre notamment), de l’initiative de jeunes poètes ou d’une compréhension mutuelle entre écrivains, ces échanges épistolaires permettent à Roud de prendre une part active dans la vie littéraire de son temps malgré son retrait des centres urbains. C’est avant tout un Roud lecteur et critique qui se dessine dans ces dialogues avec les auteurs, mais aussi avec les critiques majeurs de son temps (Albert Béguin, Marcel Raymond, Georges Nicole). Dévoilant des affinités au niveau des thèmes et des recherches poétiques (E.-H. Crisinel, G. Nicole, C. Colomb) ou des contrastes (G. Borgeaud, P.-L. Matthey), les correspondances de Roud offrent aussi un éclairage sur la vie éditoriale romande (B. Galland).

Lettre de Philippe Jaccottet à Gustave Roud, Fonds Gustave Roud, CRLR.