Natures mortes et fleurs

Dans l’œuvre de Roud, la nature n’est jamais morte : elle est toujours composée. Elle lui permet la mise en scène d’un monde quotidien, poétique, affectif. Les fleurs y occupent une place considérable (on sait que Roud a eu le projet, avec l’éditeur Mermod, de publier une flore illustrée). Leur perfection manifeste la beauté sur la Terre. Les fleurs, en intérieur, se combinent avec divers portraits de paysans, des objets, des livres. La table ainsi mise prend une tonalité autobiographique et solennelle. En même temps, ces images s’inscrivent dans un genre – la nature morte – qui favorise l’expérimentation. Roud teste avec professionnalisme les possibilités du médium : la variété des textures, les effets de lumières, les qualités de couleurs -  ce qui est de l’ordre (apparent) de l’évidence et que le poète rêve de saisir par les mots.